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Le régime chinois a-t-il admis qu’il torture ?
Heng He - Epoch Times 04/12/2015
Reconstitution d’une scène de torture d’une pratiquante de Falun Gong en Chine (Mike Clarke/AFP/Getty Images)
La délégation chinoise à une audience du Comité contre la torture des Nations Unies, portant sur la Chine, le 18 novembre, a probablement révélé plus d’informations qu’elle aurait voulu concernant la position de Pékin sur la torture.
Wu Hailong, le chef de la délégation chinoise, avait soumis un rapport. Les experts du comité ont répliqué avec des questions, la délégation chinoise a répondu. Même si le rapport de Wu Hailong avance que la Chine a fait d’importants progrès dans la promotion des droits de la personne, les experts du panel n’étaient pas convaincus.
D’après certaines réponses de la délégation chinoise, les gens se demandent si elle comprenait vraiment le concept de torture.
Par exemple, la délégation soutient que l’isolement cellulaire était un outil de gestion et non une mesure punitive. Elle a également affirmé que la chaise d’interrogatoire était utilisée comme mesure protectrice pour empêcher les suspects de se faire mal à eux-mêmes.
D’après les réponses de la délégation chinoise, on peut facilement avoir l’impression que la torture est une pratique courante en Chine. Elle est tellement courante que les responsables ne se rendent pas compte que leurs démentis constituaient en fait un aveu que la torture est répandue.
Avocats torturés
Les réponses écrites du mois d’octobre spécifiaient que 10 000 juges et 24 039 employés du parquet avaient reçu de la formation contre la torture depuis 2012. Cette formation n’a toutefois pas empêché l’utilisation de la torture.
Un cas typique est survenu à Jiansanjiang, au nord-est extrême de la province du Heilongjiang. Les réponses écrites affirment que des avocats ont été détenus pour des « activités perturbant l’ordre social ». Les réponses ont toutefois omis de mentionner, volontairement ou non, que ces « activités » visaient à demander la libération de pratiquants de Falun Gong détenus illégalement dans un centre de lavage de cerveau, aussi appelé black jail (prison clandestine). Ces prisons représentent en fait une autre préoccupation du comité onusien.
Les réponses affirment qu’aucun des avocats n’a été torturé, mais un examen médical a déterminé que quatre des avocats détenus avaient souffert d’un total de 24 côtes brisées.
Différentes définitions
De toute évidence, la délégation chinoise ne considère pas que les côtes brisées des avocats aient été causées par la torture ou les mauvais traitements. La délégation a expliqué que la définition de torture en Chine est différente de celle de la Convention de l’ONU, étant donné que la Chine a une culture et une langue différentes.
C’est tout à fait vrai. Cette culture est la culture du Parti communiste chinois (PCC) établie après sa prise du pouvoir en Chine en 1949. Dans le dictionnaire du PCC, briser des côtes s’appelle « appliquer la loi ». Ailleurs dans le monde, ça s’appelle de la torture.
Dans la plupart des cas avancés par le comité, la délégation a sèchement démenti l’existence de la torture, bien qu’elle peut être facilement démontrée.
Avoir avoir lu les réponses écrites, j’ai remarqué que la délégation n’a même pas eu à effectuer de recherche ou d’enquête pour répondre aux questions du comité. La plupart des réponses n’étaient qu’un simple copier-coller des lois et règlements écrits, ou bien le déni total que certains cas ont en fait eu lieu. La négligence de la délégation est telle qu’elle n’a même pas pris le temps de réviser sa soumission.
Par exemple, les réponses écrites ont démenti les allégations de prélèvements d’organes forcés en citant la Réglementation sur la transplantation d’organes humains. La réglementation a été introduite en panique en 2007, probablement en réponse aux allégations de prélèvements d’organes forcés sur des pratiquants de Falun Gong encore vivants présentées en 2006. Comment un règlement de 2007 prouve-t-il l’absence d’un crime allégué commis un an auparavant ?
Les réponses écrites ont aussi affirmé que shuanghui – la méthode d’interrogation abusive réservée aux membres du PCC accusés de violer les règles du Parti – fait partie du système judiciaire et de la discipline de parti en Chine. En fait, shuanggui ne fait pas du tout partie du système judiciaire.
Culture du Parti
Pour comprendre la situation en Chine et le comportement étrange des responsables chinois, il faut regarder l’histoire du PCC.
La torture a toujours fait partie de la révolution communiste et du gouvernement. En 1930, lorsque l’Armée rouge était encore assiégée au Jiangxi, Mao Zedong a lancé une purge afin d’asseoir son autorité complète au sein de l’armée.
Sa cible était l’organisation inexistante appelée Antibolchéviques. Puisque cette organisation n’existait pas, toutes les confessions devaient être obtenues par la torture. La campagne a duré plusieurs mois et 70 000 membres de l’Armée rouge ont été tués. Beaucoup ont été torturés à mort et d’autres massacrés.
Dix ans plus tard, des méthodes similaires de torture ont été utilisées durant le mouvement de rectification de Yan’an. Ce mouvement a également été lancé par Mao pour éliminer l’influence des autres factions au sein du Parti et pour que Mao puisse s’emparer du pouvoir absolu au sein des dirigeants. Une des victimes, Wang Shiwei, un écrivain et journaliste, a été accusé à tort et a été arrêté. Il a été exécuté avec une hache, probablement pour épargner une balle de fusil.
Après la prise du pouvoir par le PCC en Chine, la torture a été répandue à tout le pays, à travers les nombreuses campagnes politiques, de l’élimination des propriétaires terriens au début des années 1950 à la persécution actuelle du Falun Gong. Un des objectifs de ces campagnes politiques est de trouver les pires individus pour les recruter dans le Parti. Ils deviennent la prochaine génération de dirigeants et utilisent encore davantage la torture. Entre-temps, les concepts et les méthodes de torture sont également transmis aux nouvelles recrues.
La plupart des gens croient que la torture et les meurtres durant la Révolution culturelle étaient commis par les Gardes rouges. En fait, le Bureau de la sécurité publique orchestrait la plupart des cas ou jouait un rôle direct. Bien sûr, la Sécurité publique était et demeure un outil du Parti. La Sécurité publique, particulièrement ses groupes de travail spéciaux, est la principale cause de torture en Chine.
Le système de sécurité publique a été établi après la prise du pouvoir du PCC. Les premiers membres ont été transférés directement de l’aile militaire, qui appliquait la loi martiale. La seule et unique tâche à l’époque était d’éliminer les contre-révolutionnaires.
Plus tard, lorsque les fonctions de la Sécurité publique ont augmenté, la fonction de répression appartenait à une unité spécifique au sein de la Sécurité publique. Elle a changé de nom plusieurs fois, mais elle constituait toujours le premier bureau de la Sécurité publique.
Ce bureau est maintenant appelé la Sécurité domestique. Il est responsable de la persécution du Falun Gong, des maisons-églises, des avocats défenseurs des droits de la personne et de tous ceux considérés par le PCC comme des ennemis.
Depuis le début, les gens impliqués dans le système judiciaire n’ont connu que le langage de la violence. En d’autres mots, la torture est tout à fait normale. C’est pourquoi la délégation chinoise et le comité onusien n’ont pas été en mesure de se comprendre. Il n’y avait en fin aucune suite logique entre les questions et les réponses.
La délégation était-elle confortable avec ses réponses ? Probablement pas. Les membres de la délégation semblent juste vivre dans leur propre monde et utiliser leurs propres logique et langage que seuls eux-mêmes comprennent.
Version originale : Did the Chinese Regime Admit Torture ? - http://www.theepochtimes.com/n3/1909910-did-the-chinese-regime-admit-torture/
Source: http://www.epochtimes.fr/le-regime-chinois-a-t-il-admis-quil-torture%E2%80%89-9470.html
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